Autres poèmes:
Ma Sibérie
Le boisé assis sur ses racines gelées
Sourit au printemps qui brette et tarde à venir.
Ses coulées défraîchies aux pistes morcelées
Trahissent la faune résolue à dormir.
Marchant dans un sentier de neige fraîche et folle,
Je souris à la vie dans mon Québec tout blanc.
À l’hiver froid qui me souffle, je batifole
Sifflant au vent du nord glacé et insolent.
Devant moi, sur une branche cassée, à l’aise,
Une mésange me chante son chant joyeux
Perçant ce vent fret de mon beau pays neigeux.
Sa beauté m’éblouit, son harmonie m’apaise.
Tiens, l’oiseau s’envole ; le silence revient.
Ah, mon âme chavire et mon cœur se souvient !
Solitude
Les va-et-vient dans sa maison
Écoulent le temps du naufrage
Et ce temps lui gruge son âge,
Son cœur, son âme et sa raison.
Souvent, debout, fixant le mur,
Elle entend son défunt mari
Lui faire des galanteries
Tel un amant, tel un murmure.
Il pleut, il pleut, elle sommeille ;
Il neige, il neige, elle s'éveille.
Assise près de la fenêtre...
Son regard franc et assumé
Surveille au loin, de tout son être,
Le retour de son bien-aimé.
Les poètes
J’ai réveillé en moi un dragon endormi
Pour m’envoler, je crois, vers des lieux féériques.
Ah, qu’elle fut ma joie dans ce joyeux pays
D’écrire des quatrains et tercets symboliques!
Ô dois-je craindre ces grands poètes sans dieu
Qui ont eu dans leur vie une plume assassine
En mâchouillant jour et nuit dans leur gueule en feu
Des vers qui, au matin, prenaient racine?
Toi, poète incompris, du péril aux l’orages,
Telle une girouette affolée aux grands vents,
On te reproche à tort d’être dans les nuages...
Parfois, tes écrits qui suscitent les envies
Nous racontent souvent des récits émouvants;
Ainsi vont les dragons… poétiser nos vies.
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